- vieux\ ou\ vieil
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• vieil 1080; vielz (XIe), vieux, anc. cas régime du plur.; lat. vetulus, dimin. de vetus. — REM. Au masc. sing. on emploie vieil devant un nom commençant par une voyelle ou un h muet : un vieil homme, un vieil arbre (mais un homme vieux et malade).I ♦ Adj. A ♦ (Personnes, êtres vivants; opposé à jeune )1 ♦ Qui a vécu longtemps; qui est dans la vieillesse ou qui paraît l'être. ⇒ âgé. Un vieil homme, une très vieille femme. Un vieux monsieur, une vieille dame de ma connaissance. Les vieilles gens, les vieilles personnes (plus aimable : Les personnes âgées). Un vieux mendiant. Vieux mari, beaucoup plus vieux que sa femme. Vieux beau. ⇒ marcheur. Être, devenir, se faire vieux, vieille. « Marianne est très vieille et court sur ses cent ans » (Verlaine). ⇒ centenaire. « Quand vous serez bien vieille » (Ronsard). Vivre vieux, très vieux. « Ceux qui me paraissaient si vieux quand j'étais jeune » (A. Gide). — Fam. Il est vieux comme Mathusalem, comme Hérode, très vieux (cf. Avoir un pied dans la tombe). — PROV. Quand le diable devient vieux, il se fait ermite : il est facile de renoncer au plaisir quand on ne peut plus le goûter.♢ (En loc. avec des termes péj.) Vieille baderne, vieux birbe, vieille ganache, vieux chnoque. — Vieille bique, chouette, taupe, toupie; vieux tableau. Vulg. Vieille peau. — (Pour renforcer un t. d'injure, de mépris) « Tu es une vieille crapule » (France). Vieille noix, vieux crétin.♢ (Animaux) Vieux cheval, vieux renard. « Notre bon chien [...] se fait vieux » (France). (Végétaux) « À l'ombre du vieux chêne » (Lamartine).2 ♦ Qui a les caractères physiques ou moraux d'une personne âgée, d'un vieillard. ⇒ caduc, décrépit, sénile. Se sentir très vieux. « Très vieille pour ses trente ans » (Zola). « Un de ces hommes nés vieux » (Balzac). Il est vieux de caractère, de goûts. Vieux avant l'âge.3 ♦ Par ext. Relatif aux personnes avancées en âge. Sur ses vieux jours : dans sa vieillesse. — Qui appartient à une personne âgée ou présente les caractères de la vieillesse. « Ses vieilles mains ridées et tremblantes » (Hugo). « Mes vieux os glacés » (France). — Il ne fera pas de vieux os.♢ Adv. S'habiller vieux, de façon à paraître vieux. Sa robe fait vieux (cf. Faire mémé).4 ♦ Qui est ancien dans un état, un métier (qu'il soit âgé ou non). ⇒ ancien, vétéran. « Il faut être très vieux dans le métier » (Alain). Vieux lutteur. Vieux routier. Vieux loup de mer. Vieil étudiant. On n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. — Par ext. La vieille garde.♢ Qui est depuis longtemps dans l'état indiqué. Vieux célibataire. ⇒ endurci. De vieux époux. Un vieux couple. C'est un vieil ami, un vieux copain. — Fam. Ma vieille branche. — Les vieux habitués d'un café. — Vieille fille. Vieux garçon.5 ♦ (Avec assez, trop, plus, moins) Âgé. Ce petit garçon est à peine plus vieux que sa sœur (⇒ aîné) . « Je voudrais être plus vieux d'un an » (Duhamel),avoir un an de plus. « Je pleure parce que je suis trop vieille pour toi » (Radiguet).B ♦ (Choses; opposé à neuf, nouveau, récent )1 ♦ Qui existe depuis longtemps, remonte à une date éloignée (en insistant sur l'ancienneté, la valeur, le charme).⇒ ancien, historique. Vieille demeure, vieux manoir. Vieux meubles, vieilles faïences. « On va passer de vieux films muets » (Beauvoir). Vieille ville, vieux quartier. « Besançon, vieille ville espagnole » (Hugo). Le vieux Nice. Vieux documents. — (En insistant sur l'usure) ⇒ fatigué, usagé, usé, vétuste. Une vieille façade. « Un vieil étui de carton crevé » (Zola ). « Le père et la mère rafistolaient tous les vieux sièges » (Maupassant). — « Deux habillements, l'un vieux [...] l'autre [...] tout neuf » (Hugo). « Ma vieille robe de chambre » (Diderot). — Vieille voiture, vieux clou. — Hors d'usage, bon à jeter. « Les vieux rogatons qu'il ramasse » (Molière). « Un vieux bout de cigarette » (Duhamel).♢ Spécialt Se dit de certaines couleurs adoucies, passées, rendues moins vives. Vieil or. Vieux rose. — Se dit de boissons améliorées par le temps. Vin vieux.2 ♦ Dont l'origine, la création, le début... est ancien. « Ces forêts aussi vieilles que le monde » (Chateaubriand). Pays de vieille civilisation. Le vieux continent, le vieux monde : l'Europe. Le plus vieux métier du monde (⇒ prostitution) . — Loc. De vieille race, de vieille souche. « Une vieille famille de pionniers » (Henriot). — Spécialt Auquel on est attaché depuis longtemps. « Cette bonne vieille ville de Paris » (Flaubert).3 ♦ Qui se dit, se fait, se pratique... depuis longtemps (opposé à nouveau, récent). C'est vieux comme le monde, comme les rues, comme les chemins, comme Hérode, très ancien, très connu. Vieilles mélodies. « Les erreurs, pour être vieilles, n'en sont pas meilleures » (Bayle). — Vieille habitude. ⇒ invétéré. Une vieille amitié. — C'est toujours la vieille question, le vieux problème : la question,... qui revient toujours.♢ Péj. Qui a perdu son intérêt, ses qualités, avec la nouveauté. Vieilles sornettes. « Les utopies les plus vieilles » (Bourget). ⇒ démodé, dépassé, suranné, vieillot. — Vieux jeu.♢ Spécialt Sorti de l'usage. Mot vieux.4 ♦ Qui a existé autrefois, il y a longtemps. ⇒ éloigné, lointain, révolu . Le bon vieux temps. « Livré aux pédagogues de la vieille école » (Sainte-Beuve). La vieille France. Par appos. Une politesse très vieille France, très raffinée et désuète. — Payer ses vieilles dettes. « Repris par mon vieil enthousiasme » (Alain-Fournier). — Se dit de l'état ancien d'une langue. Le vieil anglais, le vieux français. ⇒ ancien.♢ Loc. Dépouiller le vieil homme, l'homme d'avant la Rédemption. — Vieilles lunes.5 ♦ Qui précède, après changement, l'objet actuel. « Le vieux logement est oublié » (Alain). Ma nouvelle voiture ne vaut pas la vieille. ⇒ ancien, premier.II ♦ N.1 ♦ UN VIEUX, UNE VIEILLE : un vieil homme, une vieille femme (avec une valeur un peu méprisante ou condescendante). ⇒ vieillard; fam. croulant, vioque. Une vieille. « Pieux comme une vieille » (Green). « Bonsoir, mes enfants, chevrote la vieille » (Barbusse). Fam. Un petit vieux bien propre. Une bonne petite vieille. — Loc. Un vieux de la vieille (garde) :un vieux soldat (sous le Ier Empire); fig. un vieux routier, un vieux travailleur.2 ♦ (Opposé à jeune) Se dit des gens plus âgés ou trop âgés. « Les vieux se répètent et les jeunes n'ont rien à dire » (Bainville). « Un vieux de trente-trois ans, épouser une jeunesse de dix-huit ! » (Zola).3 ♦ Fam. (le plus souvent avec le poss.) Père (⇒ paternel), mère; parents. Je préviens mon vieux, mes vieux. « Quand on ne les a plus, ses vieux » (A. Daudet). Il « voulait me faire rengager. Je refusai [...] parce que les vieux m'attendaient » ( É. Guillaumin).4 ♦ Fam. Terme d'amitié, même entre personnes jeunes, entre enfants. Mon vieux, ma vieille. — (Sans poss.) « Ça ne va pas, vieux ? » (Sartre).5 ♦ (Neutre) Fam. Un coup de vieux : vieillissement subit. « Elle a reçu un sacré coup de vieux, cet été » (Colette). « J'ai pris un bon coup de vieux, ces derniers temps » (Sarraute).III ♦ N. f. (1529; probablt à cause de sa tête ridée) La vieille : le labre (poisson). ⊗ CONTR. Jeune, juvénile; 1. frais, moderne, 2. neuf, nouveau, récent. Adolescent, enfant.
Encyclopédie Universelle. 2012.